Taylor Swift chante avec le lion Cecil dans Wildest Dreams, ou ma grande réflexion sur la chasse

Dans son dernier clip Wildest Dreams (les rêves les plus fous ou sauvages), Taylor Swift joue les actrices de film de brousse des années 1950.
On y voit apparaitre un double du lion Cecil, dont la mort début juillet avait soulevé des vagues d'indignations.

Cecil était le plus célèbre lion du parc national Hwange au Zimbabwe. 

Il était identifiable par sa crinière noire et par un collier émetteur GPS, et faisait partie des lions étudiés par des scientifiques de l'université d'Oxford dans le cadre d'un projet scientifique commencé en 1999. 

Cecil serait devenu célèbre car étant habitué aux visiteurs, il laissait les voitures s'approcher jusqu'à 10 mètres de lui, rendant son observation facile.

Cecil a été abattu le 1er juillet, lors d'une partie de chasse sportive au grand gibier, par un dentiste américain qui l'aurait attiré hors du sanctuaire, blessé avec un arc, puis traqué pour finalement l'abattre au fusil environ 40h après.
Sur les 62 lions suivis pendant la durée de l'étude, 34 sont morts dont 24 au cours de chasse au grand gibier.

D'abord je me pose une question. 

Au delà de l'emblème que représentait ce lion, quel plaisir peut-on prendre à tuer un animal, quel qu'il soit ? Les chasseurs disent généralement "aimer" les animaux, mais je ne vois pas comment on peut dire que l'on aime tout en ôtant la vie. Pour moi "aimer" est incompatible avec "tuer".

Quelle satisfaction peut-on tirer à traquer un animal, à le mettre dans un tel état de stress et de peur qu'il s'aventure hors son territoire pour tenter de sauver sa peau, et à le tuer froidement d'une balle ?

Ce pauvre lion est resté 40h avec une flèche plantée dans le corps avant de se faire tuer. Où est le plaisir là dedans ? Franchement que quelqu'un m'explique car je ne comprends pas.

Les animaux tuent pour manger. L'être humain tue pour manger aussi, certes, mais il tue aussi pour s'amuser.
S'amuser à ôter la vie... Quel jeu ! Quel sport ! L'être humain tout puissant a donc ainsi le droit - se donne le droit de vie ou de mort sur les autres êtres qui l'entourent, tout ça dans le but de se distraire et de garnir un tableau de chasse.

Cecil n'était qu'un trophée de plus.

Et que peuvent bien faire un lapin, une biche, un faisan ou un lion face à des hommes munis d'armes toujours plus précises et parfois même de meutes de chiens qui les traquent dans le but de les désorienter ? Leurs chances d'en réchapper sont bien minces.
Cecil avait une balise GPS et n'avait pas peur des hommes...

Ils avaient décidé de tuer Cecil, et ce jour là, rien n'aurait pu changer son sort.

Pour en revenir au clip, personnellement je l'aime bien. Certains s'indigneront en disant qu'il ne se contente pas juste de faire revire le cinéma des années 50 ou le lion Cecil, mais qu'il idéalise une époque coloniale où les blancs se partageaient l'Afrique en opprimant les peuples.
Soit.
C'est vrai que tout y parait un peu tout beau tout rose alors que ce n'était effectivement pas le cas à cette époque, mais après ? J'ai envie de dire : justement ! C'est un clip !

Tout monde est d'accord pour dire que la musique nous permet de nous évader, de rêver, de se détendre. Alors pourquoi ne devrait-on pas faire de même avec les images ? On n'est pas dans un documentaire, et ça ne sera pas bafouer l'Histoire que de ne pas le faire strictement conforme à la réalité.
Et moi j'aime bien cette petite histoire d'amour sur fond de savane hollywoodienne.

Quoi qu'il en soit, le clip a obtenu 3 millions de vues moins de 24h après sa sortie. Et Taylor Swift s'engage à verser les recettes de son clip à une fondation qui préserve la faune africaine.
Et toc !